Karl Egloff est alpiniste de l’extrême, détenteur de records de vitesse et athlète La Sportiva. Pour lui, qui est le fils d’une Equatorienne et d’un Suisse, les frontières n’ont jamais été fixes. Et il a de grands projets: ce printemps, Karl Egloff veut escalader l’Everest en un temps record, en aller-retour depuis le camp de base, sans apport artificiel d’oxygène et aussi vite que possible pour un être humain!
Il y en a quelques-unes. Certaines relèvent de l’alpinisme. Par ailleurs, j’ai aussi beaucoup de respect pour l’Everest. Je progresserai sans oxygène et j’évoluerai longtemps dans la zone de la mort. En 2022, j’ai vu au Makalu (8482 m) comment le corps peut réagir au manque d’oxygène. A la descente, j’ai souffert de fortes hallucinations et d’horribles crampes d’estomac. Parmi les autres facteurs de risque, je peux citer la forte affluence sur les cordes fixes et, bien sûr, la météo.
Je vais m’acclimater une quinzaine de jours au Mera Peak (6467 m) avant de rejoindre le camp de base de l’Everest. Là, je prévois d’effectuer plusieurs rotations jusqu’à la zone de la mort. Au lieu de monter progressivement, comme cela se fait classiquement, je veux monter directement jusqu’à la zone de la mort après le Mera Peak, afin d’avoir suffisamment de temps de récupération. Plus la date de l’ascension approchera, moins je passerai de temps à très haute altitude, pour mieux récupérer.
La gestion du risque, c’est l’essentiel. Il est impossible de gravir l’Everest si la voie est bondée, la météo incertaine ou l’acclimatation insuffisante, surtout sans bonbonnes d’oxygène. Tous les facteurs doivent être alignés, en plus des dangers naturels de la montagne. Ma priorité, c’est de revenir sain et sauf. Je suis bien préparé et motivé, mais si les conditions parfaites ne sont pas réunies, je ne prends aucun risque.
J’adapte mon équipement et mes habits à la température et à l’altitude de la course. Le but, c’est toujours d’emporter un minimum de poids, tout en étant équipé pour un imprévu ou une situation d’urgence. A l’Everest, pour des raisons de poids, je vais tester des chaussures plus légères conçues pour les 6000 plutôt que les lourdes chaussures pour les 8000. Je prends tout ce qui est nécessaire dans un sac fermé hermétiquement: de la nourriture énergétique, des habits et de l’eau en suffisance.
Janine Geigele dirigera ma communication. Je tiendrai aussi à jour autant que possible mes réseaux sociaux.